ONE OF US ne fait que commencer !

9 Fév, 2016Actualités, Interview

En 2013, la Fondation participait à la première Initiative Citoyenne Européenne : One of us/Un de Nous. 2 millions de signatures avaient été recueillies à travers l’Europe pour exiger le respect de l’embryon humain. Le 12 mars prochain à Paris, One of us organise son premier grand événement en tant que Fédération. Interview de Carlo Casini, l’un des leaders.

 

Vous avez été 25 ans député au Parlement européen. Vous êtes à l’origine de l’Initiative Citoyenne Européenne One of us.
Qu’est devenue cette super pétition ?

« Saint Jean-Paul II et le Professeur Jérôme Lejeune ont tous les deux souligné que les attaques contre la vie à naître participent du même « rejet du regard » envers l’enfant à naître. Cette culture contre la vie nouvelle vient du fait qu’on détourne son regard lorsqu’il s’agit de répondre à cette question fondamentale : l’enfant à naître est-il un être humain ? Est-il un sujet ou un objet, une personne ou une chose ? J’ai malheureusement eu à vérifier la triste justesse de cette remarque. Les arguments pour justifier l’avortement, la destruction d’embryons humains par la recherche, la réduction de l’objection de conscience du personnel médical, les jugements et avis officiels sont très nombreux.

Mais aucun ne répondent à cette question décisive : qu’est-ce qu’un Homme ? et le principe d’égalité doit-il être appliqué à tous les Hommes ou seulement à certains d’entre eux et si oui selon quels critères ? Ces questions ont un lien profond avec l’Union européenne. En 1985, le Pape Jean-Paul II, a déclaré que « l’avortement est la défaite de l’Europe.&nbsp» En fait, tous les traités qui ont accompagné le chemin vers l’intégration, plus récemment celui de Lisbonne qui est entré en vigueur à la fin de 2009, déclarent que le fondement de l’Union est la reconnaissance de l’égalité en droits et en dignité de chaque Homme. Mais quand l’Europe encourage le meurtre du plus petit et du plus pauvre des hommes la trahison est flagrante. L’Union européenne n’a pas de compétence juridique ni pour l’avortement ni pour la procréation artificielle, dont la régulation est laissée à la compétence de chaque Etat membre. Cependant si les fonds de l’Union européenne servent à mettre en œuvre des programmes favorisant l’avortement ou la recherche sur l’embryon, la trahison de l’idéal européen est évidente.

Ces constatations sont à l’origine de One of us que nous avons mis en route dès que l’Union européenne a ouvert la possibilité de lancer des « initiatives citoyennes ». One of us est d’ailleurs la première initiative citoyenne : chronologiquement parlant, mais aussi par le nombre de citoyens qui se sont manifestés. Nous voulions marquer un grand coup pour que cette initiative soit la pierre angulaire de l’Europe. Malheureusement, la Commission de Bruxelles ne nous a pas écoutés. Elle a refusé de reconnaître l’identité humaine de l’enfant à naître, et d’arrêter de financer la recherche sur l’embryon humain.

Cet échec n’est cependant pas la fin de cette initiative. Au contraire elle est le point de départ de ce qui est maintenant une Fédération européenne de tous les mouvements pro-vie européens. C’est la réalisation d’un des rêves du Professeur Lejeune. Lorsque je l’ai rencontré en 1984 à Ostende, nous étions ensemble à une réunion de travail pour la création d’une Fédération européenne des mouvements pro-vie. Cela ne s’est pas fait à cette époque mais cette Fédération est aujourd’hui une réalité. La Fédération One of us est à présent chargée de faire entendre la voix des mouvements pro-vie européens et de coordonner leurs actions. Réunis en Fédération, tous ces mouvements sont plus forts pour se faire entendre sur les institutions européennes et nationales. »

Comment percevez-vous le rôle de la Fondation Lejeune, en vue du Forum One of us du 12 mars 2016 à Paris ?

« La Fondation Lejeune a joué un rôle très important au cours de l’Initiative Citoyenne Européenne One of us et est appelée à jouer un rôle plus important encore dans l’avenir. Le nom du Professeur Lejeune, la qualité de la recherche scientifique soutenue par la Fondation, l’aide concrète qu’elle accorde aux familles ont largement contribué à faire connaître l’initiative européenne. Ce n’est pas une coïncidence si le premier grand événement de la Fédération a lieu à Paris le 12 mars 2016. À cette occasion, il sera remis le Prix européen pour la vie à une personnalité qui a témoigné avec courage et intelligence du droit à la vie. Le 12 mars sera également le moment où la Fédération annoncera la 2nde phase de l’initiative One of us. Il s’agit là de faire porter la voix des « sans voix » par des scientifiques, médecins, avocats et responsables politiques européens. Ceux-ci inviteront à regarder vraiment ces enfants à naître sans, cette fois-ci, détourner le regard. Cet événement majeur pour les mouvements pro-vie européens est organisé par la Fondation Lejeune. Et c’est un signe fort, comme une continuité naturelle avec le discours et la volonté du Professeur Lejeune. »

 

Vous connaissez bien le Professeur Jérôme Lejeune ?

« Je l’ai rencontré à plusieurs reprises. Il a participé à de nombreuses conférences en Italie ; je l’ai invité à témoigner devant le Parlement européen ; il fut le premier président de l’Académie pontificale pour la Vie, dont je suis un membre. Et en 2008, j’ai organisé à Strasbourg le Prix européen pour « Mère Teresa » à la mémoire du Professeur Lejeune. »

 

Votre petit-fils Andrea est même venu à l’Institut Lejeune pour une consultation en août dernier. Quel regard portez-vous sur le travail de la Fondation Lejeune au service des personnes porteuses de trisomie 21 ?

« Maintenant, j’ai un petit-fils, Andrea, atteint de trisomie 21 et chaque fois que je le regarde, je pense au Professeur Lejeune. Jérôme Lejeune est mort en souffrant terriblement de n’avoir pas su trouver le moyen de guérir ses patients. Mais je suis certain que la Fondation, par son travail et son dynamisme, finira le travail du Professeur. Et cette intuition a été vérifiée quand je suis venu avec le petit Andrea. J’ai vu personnellement le sérieux de l’organisation, le travail passionné des médecins et des chercheurs, l’accueil affectueux et rassurant de l’ensemble du personnel envers les enfants et les familles.

Si et quand il deviendra possible de mettre en sommeil le troisième chromosome 21, cela ne sera pas seulement une grande joie pour les familles, ce sera aussi un immense soulagement pour tous les enfants à naître qui ne seront alors plus supprimés dans le sein de leur mère. Cela sera aussi une grande victoire pour la culture de la vie : le travail scientifique du Professeur est en effet le plus bel exemple de la défense de la vie. »

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